Depuis mi-novembre à janvier dernier, les biologistes médicaux s’étaient mis en grève suite à l’appel de leurs syndicats aux côtés des autres professions de santé pour protester contre les attaques du gouvernement sur la médecine libérale.
Pourquoi une grève des laboratoires ?
Pour rappel, le gouvernement prévoyait une ponction d’1,3 milliards d’euros sur 4 ans, insoutenable pour la profession. La biologie médicale était sommée de payer pour une politique du quoiqu’il en coûte sur laquelle elle avait sonné l’alerte dès l’automne 2020, et alors même que le bénéfice généré par la crise est sans commune mesure avec les chiffres répandus dans la presse par les autorités.
En responsabilité et pour débloquer la situation, les biologistes avaient décidé de soumettre une nouvelle proposition aux autorités qui répondaient à toutes leurs demandes. Celle-ci s’élevait à 685 millions d’euros sur quatre ans (plus de 80% des bénéfices liés à l’activité COVID depuis 2020).
C’est devant le refus obstiné des autorités à fournir une réponse écrite et chiffrée à cette proposition que les biologistes avaient décidé de poursuivre la grève.
Un accord enfin conclu
Fin janvier, les syndicats de la biologie médicale annonçaient être enfin parvenus à un accord avec le gouvernement pour l’année 2023. Celui-ci prévoit une baisse de leurs financements à hauteur de 250 millions d’euros, sans autre baisse en 2023.
Ayant obtenu l’assurance du ministre de la Santé d’une négociation sérieuse et en sa présence dans les prochaines semaines sur le protocole triennal 2024-2026 liant la biologie médicale à la CNAM, les syndicats ont annoncé la suspension du mouvement de grève.
Mais l’avenir est encore incertain
La vigilance reste toutefois de mise : cet accord n’est qu’un premier pas avant la négociation du prochain protocole triennal. Les inquiétudes exprimées au cours des deux derniers mois concernant l’avenir de la biologie médicale française, son modèle, la pérennité́ de son maillage territorial, ses emplois, et la qualité de son offre de soins, sont toujours intactes. C’est l’issue de la négociation en septembre prochain du protocole 2024-2026 qui permettra de lever ces risques.